Les Madeleines de Commercy

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Cet article sur https://victoria.nauroy.net est consacré aux Madeleines de Commercy et a été rédigé par Fanny Pelcat ; la dernière modification remonte au 8 février 2025.
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La Madeleine de Commercy est une spécialité pâtissière originaire de Lorraine qui a pris, durant son histoire, plusieurs formes et tailles, souvent inspirées de coquillages. Elle peut être considérée soit comme dessert lors d'un déjeuner ou d'un dîner, soit comme goûter, plus rarement comme petit déjeuner, et peut être servie aux enfants comme en entreprises, dans lesquelles elle est traditionnellement dégustée avec une boisson chaude telle que le thé, le café ou le chocolat chaud.

Madeleine de Commercy

Recette

Ingrédients

Pour six personnes (soit seize grosses madeleines) :
• 3 œufs,
• 100 grammes de sucre en poudre,
• 125 grammes de farine,
• ½ sachet de levure chimique,
• 125 grammes de beurre,
• Au choix et optionnel : une cuillère à café d’eau de fleur d’oranger ou du sucre à la fleur d’oranger ou un zeste de citron ou une cuillère à café de miel ou du sucre vanillé ou une cuillère à café d’arôme vanille.

Matériel

Moule à madeleines (le moule en fer les garde plus moelleuses, le moule en silicone facilite le démoulage),
• Four,
• Plaque de cuisson ou gazinière,
• Casserole,
• Saladier,
• Cuillère en bois ou spatule ou fouet.

Instructions

Faire fondre le beurre dans une casserole puis le laisser tiédir. Pendant ce temps, mélanger les œufs et le sucre. Ajouter la farine, la levure, éventuellement le zeste de citron ou la cuillère à café d’eau de fleur d’oranger ou le sucre à la fleur d’oranger ou la cuillère à café de miel ou le sucre vanillé ou la cuillère à café d’arôme vanille, ainsi que le beurre fondu et le lait ; ensuite mélanger bien. Après cela, laisser reposer la préparation une heure dans le réfrigérateur.
Préchauffer le four à 210°C, soit le thermostat 7, verser la préparation dans les cavités du moule à madeleines et enfourner pour laisser cuire environ dix minutes. Démouler dès la sortie du four.
Servir tièdes ou froides.

Histoire des Madeleines de Commercy

Origine et histoire

Selon la légende la plus répandue, en 1755, le Duc Stanislas Leszczyński, ancien roi de Pologne, organisait une réception dans son château, le Château de Commercy. Cependant, l'intendant et le cuisinier s'y disputèrent violemment, tant et si bien que ce dernier jeta son tablier, laissant tout en plan et emportant le dessert ... Madeleine Paulmier, jeune servante auprès de Mme Perrotin du Barmon (ou de Baumont), se proposa alors de préparer des petits gâteaux selon une recette de sa grand-mère, qu'elle fit cuire dans des coquilles Saint-Jacques. Le duc, enchanté qu'elle soit parvenu à sauver son dîner avec ses merveilleux petits gâteaux décida de les nommer, en hommage à la jeune servante, "madeleines".
Pour autant, certains historiens, tels que Charles Sadoul, considèrent que ce serait une cuisinière du Cardinal de Retz, nommée Madeleine Simonin et ayant vécu un siècle plus tôt, qui aurait inventé la recette, quand d'autres pensent que la madeleine serait apparue à l'origine du pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle, durant lequel une jeune femme, prénommée "Madeleine", aurait proposé aux pèlerins des petits gâteaux en forme de coquilles Saint-Jacques, soit l'emblème du pèlerinage.
En tous cas, en 1769, étaient appelés "gâteaux à la Madeleine" des petits gâteaux dont la pâte est molle et de formes arrondies ; et si, sous l'Empire, les bourgeois en étaient particulièrement friands, les madeleines devinrent ensuite, après 1845, une friandise plus populaire, voire une attraction touristique. En effet, de la fin du XIXe siècle jusqu'au début de la Seconde Guerre Mondiale, en Gare de Commercy, et uniquement en ce lieu, étaient vendues des madeleines directement sur le quai par des vendeuses, qui hurlaient, tant que faire se peut, le nom de leur fabrique tout en trimbalant d'énormes paniers en osier particulièrement colorés et, surtout, débordants de madeleines de Commercy.

Actualités

Si elle étaient auparavant surtout vendues dans les boulangeries, la madeleine de Commercy est dorénavant également commercialisée en tant que produit industriel par une multitude de marques telles que St Michel ou Bonne Maman. Et, de manière à combler un nombre de consommateurs toujours plus important, ces marques ont entrepris une diversification de la madeleine de Commercy si bien qu'il existe désormais une profusion de saveurs : Bonne Maman et St Michel proposent ainsi non seulement une variante avec pépites de chocolat mais aussi la version tout chocolat de cette pâtisserie ou bien parée d'une une coque de chocolat, cependant que la Maison Colibri s'est, quant à elle, spécialisée dans la vente de madeleines déclinées de façon plus originale, comme les madeleines à la pistache, les madeleines aux framboises ou, plus originales encore, les madeleines au sirop d'érable et éclats de noix de pécan, et que Picard propose des madeleines en tant que produits surgelés.

La Madeleine de Marcel Proust

Dans le premier tome de A la recherche du temps perdu, publié en 1913 et intitulé Du côté de chez Swann, Marcel Proust recouru au petit gâteau dans une perspective métaphorique, cependant que, dans l'un de ses premiers brouillons, l'écrivain avait d'abord évoqué dans le même but, une simple tranche de pain grillée. Et si cette dernière fut donc, en définitive, remplacée par une madeleine de Commercy, la scène de réminiscence involontaire décrite par Proust, suscitée par une saveur, devint ensuite si célèbre que l'expression "madeleine de Proust" est restée afin de désigner ce genre de phénomène.

« Et tout d’un coup le souvenir m’est apparu. Ce goût, c’était celui du petit morceau de madeleine que le dimanche matin à Combray (parce que ce jour-là je ne sortais pas avant l’heure de la messe), quand j’allais lui dire bonjour dans sa chambre, ma tante Léonie m’offrait après l’avoir trempé dans son infusion de thé ou de tilleul. La vue de la petite madeleine ne m’avait rien rappelé avant que je n’y eusse goûté ; peut-être parce que, en ayant souvent aperçu depuis, sans en manger, sur les tablettes des pâtissiers, leur image avait quitté ces jours de Combray pour se lier à d’autres plus récents ; peut-être parce que, de ces souvenirs abandonnés si longtemps hors de la mémoire, rien ne survivait, tout s’était désagrégé ; les formes — et celle aussi du petit coquillage de pâtisserie, si grassement sensuel sous son plissage sévère et dévot — s’étaient abolies, ou, ensommeillées, avaient perdu la force d’expansion qui leur eût permis de rejoindre la conscience. Mais, quand d’un passé ancien rien ne subsiste, après la mort des êtres, après la destruction des choses, seules, plus frêles mais plus vivaces, plus immatérielles, plus persistantes, plus fidèles, l’odeur et la saveur restent encore longtemps, comme des âmes, à se rappeler, à attendre, à espérer, sur la ruine de tout le reste, à porter sans fléchir, sur leur gouttelette presque impalpable, l’édifice immense du souvenir. »
Marcel Proust, Du côté de chez Swann, 1913

Bibliographie

  1. Pour la recette des Madeleines de Commercy : le site de Marie Claire[[1]]
  2. Pour l'histoire des Madeleines de Commercy : la page Wikipédia consacrée aux Madeleines[[2]]
  3. A propos de Marcel Proust : La page Wikipedia de Marcel Proust [[3]]
  4. Lien Wikisource de Du côté de chez Swann de Marcel Proust, 1913[[4]]
  5. A propos de l'expression "madeleine de Proust", la page wikipedia consacrée à l'expression[[5]]