Fête du printemps

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Cette page est créée par Can CUI du groupe 1 le 27 janvier 2020.

fête du printemps

Comme Noël dans les pays occidentaux, la fête du Printemps est la fête la plus importante en Chine. Le premier jour de l'année selon le calendrier lunaire constitue le jour de réunion de tous les membres de la famille. Les personnes qui ont quitté leur pays natal doivent rentrer chez elles. C'est pourquoi chaque année, plus d'une dizaine de jours avant la fête, le transport est plus intensif que jamais. Ces jours-là, des foules affluent comme des vagues dans les gares, les stations d'autocars et les aéroports.

Histoire

Fête agricole à l'origine, la fête du Printemps tombe le premier jour de l'année lunaire chinoise, qui est en retard d'environ une vingtaine à une trentaine de jours sur le Nouvel An du calendrier grégorien. Remontant à la dynastie des Shang (environ 17e-11e siècles avant notre ère), elle est née des activités qui consistaient à offrir un sacrifice aux divinités ou aux ancêtres au début de l'année.

Les paysans profitaient de ce moment de l'année pour faire des vœux pour une bonne récolte. Fixée la 2e lune après le solstice d'hiver, elle fait partie d'un cycle de douze années (12 rameaux terrestres), chacune correspondant à un animal : rat, bœuf, tigre, lièvre, dragon, serpent, cheval, bélier, singe, coq, chien et porc.

Plusieurs fêtes traditionnelles chinoises tirent leur origine dans les activités agricoles. Dans les temps anciens, quand les cultivateurs rentraient une abondante récolte, ils organisaient des réjouissances publiques. Lors des désastres naturels, ils faisaient des sacrifices aux Dieux et aux ancêtres pour obtenir leur bonne grâce. Les variations saisonnières du climat, telles que la floraison printanière et la vive clarté de la lune en automne, soulevaient aussi en eux le désir d'avoir de beaux jours. Finalement les activités de ce genre se faisaient fréquentes pour devenir des rites. La Fête du Printemps est la plus grande célébration de ce type en Chine. A ce que l'on sait, elle était à l'origine un sacrifice que l'on faisait en hiver dans la société primitive. Entre la fin de l'hiver et le début du printemps, le clan tenait une grande réunion, où les participants apportaient des produits de chasse, de pêche et agricole. Ils sacrifiaient ces aliments en remerciement Dieu, puis les ancêtres, pour la bénédiction accordée à la nature (montagnes, fleuves, soleil, lune et étoiles). Après la cérémonie, ils partageaient les offrandes, tout en dansant et chantant à satiété.

La célébration n'était pas régulière au début. Elle est devenue plus tard une coutume à la fin de chaque hiver. Au fil des années, on la fixait entre les derniers jours de l'année courante et les premiers jours de l'année suivante. Après l'effondrement de la société primitive, le sacrifice a changé de forme et de contenu. Il est devenu une fête saluant le départ de l'année passée et la venue du nouvel an d'o le nom de la Fête du Printemps.

Légende du monstre NIAN

Image cartoon du monstre NIAN

Les dates des fêtes traditionnelles chinoises sont déterminées selon le calendrier lunaire. La Fête du Printemps donne le coup d'envoi du Nouvel An Lunaire. Elle s'appelle aussi Guo Nian en chinois (littéralement « traverser guò过 l'année nián年) mais on donne une autre étymologie à cette expression « se tenir à l'écart du monstre Nian ».

Les légendes sont diverses au sujet de l'origine de Nian. La version la plus répandue est que Nian était un animal féroce légendaire de l'époque antique. Il avait le corps d'un taureau et la tête d'un lion. Se réfugiant dans les profondeurs des montagnes, il dévorait de petites bêtes pour ses repas. Au plus fort de l'hiver, faute de gibiers suffisants, il quittait son antre pour aller dans les villages du voisinage où il attrapait des animaux domestiques et même des êtres humains. Par peur de sa férocité, les villageois fuyaient leur foyer. Longtemps après, les gens se sont aperçu que Nian, bien que cruel, redoutait trois choses : la couleur rouge, le feu vif et le bruit étourdissant. Ils ont trouvé ainsi les moyens d'empêcher Nian d'entrer dans le village.

C'est pour cette raison qu'avant l'intrusion du monstre Nian on peignait en rouge la porte de la maison et que l'on allumait un feu devant. En outre, les villageois frappaient des objets pour faire du bruit. Ainsi, la bête n'osait plus y pénétrer.

Cette tactique est devenue ensuite la tradition qui continue d'année en année. Plus tard, les gens ont trouvé que le bambou, une fois brûlé, produit un son d'explosion. Au fil des années, le bambou brûlé fit place aux pétards. C'est conformément à cette tradition que les Chinois d'aujourd'hui font toujours éclater des pétards pendant la Fête du Printemps.

Pétard chasse Nian

Célébrations traditionnelles

Généralités

Les célébrations, coutumes et tabous de la fête de printemps varient dans les détails selon les régions ou les époques. La pratique générale veut qu'on s'efforce de repartir sur un nouveau pied après s'être débarrassé des mauvaises influences de l’an passé, accompagné de signes de bon augure. On a recours à des objets ou aliments présentant une homophonie avec un mot de sens auspicieux.

Le « passage de l’année » (過年 / 过年 guònián) s’effectue dans la nuit du dernier jour du douzième mois. Le mot signifiant année est considéré comme étant à l’origine le nom d'un monstre, Nian, qui venait autrefois rôder autour des villages une nuit par an, obligeant les habitants à se calfeutrer et à veiller jusqu’à son départ au petit matin. Les célébrations principales comportent un réveillon (年夜飯 / 年夜饭 niányèfàn) comprenant des plats aux noms auspicieux, suivi d’une nuit de veille (守歲 / 守岁 shǒusuì) gage de longévité, que certains occupent à jouer au mah-jong, la distribution d’étrennes (壓歲錢 / 压岁钱 yāsuìqián) contenues dans des enveloppes rouges (hóngbāo), l’allumage de pétards à mèches pour chasser les mauvaises influences.

Préparations

La fête du Printemps possède plusieurs coutumes qui se maintiennent pour une partie aujourd'hui et s'affaiblissent pour une autre partie.

Le 8 du 12e mois de lune, il est d'usage de faire de la bouillie avec du riz glutineux, du millet, des jujubes, des graines de lotus, des haricots rouges, des pulpes de longane et des graines de ginkgo.

Le 23 du 12e mois lunaire est appelée aussi « petit Nouvel An ». Ce jour-là, on doit offrir traditionnellement un sacrifice au génie du foyer. Mais aujourd'hui, la plupart des familles préparent un repas copieux pour elles-même.

Après ce jour, les travaux préparatifs pour accueillir le Nouvel An lunaire commencent officiellement.

Toutes les familles commencent à faire l'achat du riz, de la farine de blé, du poulet, du canard, de poissons, de la viande, de fruits, de bonbons et de gâteaux ainsi que d'ornements. On achète également de nouveaux vêtements pour ses enfants et des cadeaux pour ses parents et amis.

Faire un grand nettoyage et faire une grande lessive sont également nécessaires.

Ensuite, on orne les chambres bien propres pour avoir une atmosphère de fête. On colle sur les chambranles des portes les devises parallèles calligraphiées sur les papiers rouges pour exprimer les vœux ou l'aspiration du maître de la maison au bonheur ; on colle aussi sur la porte le portrait du dieu gardien ou du dieu de la Fortune ou le caractère chinois renversé « bonheur » qui signifie l'arrivée du bonheur ; deux lanternes rouges sont suspendues à l'entrée de la maison ; des papiers découpés sont mis sur les fenêtres ; et des peintures de couleur vive donnant un sens propice sont accrochées au mur.

Réveillon

Le repas du Nouvel An a souvent lieu au domicile des aînés de la famille. Dans les régions au mode de vie traditionnel, du fait de la coutume patriarcale, il s'agit de la famille paternelle.

Jiaozi (raviolis)

À l'heure du réveillon, le dîner ne peut commencer que lorsque toute la famille est présente (des places vides sont réservées aux membres ne pouvant pas assister au repas). Il est généralement copieux et comporte souvent des plats symboliques pour assurer la santé, les études, etc. Ainsi le poisson ( ), homophone de surplus ( ), doit être présent à chaque repas de Nouvel An pour garantir qu’il y aura du surplus tous les ans ( 年年有餘 / 年年有馀 niánnián yǒuyú) et qu’on ne manquera jamais de rien ; certains prennent même soin de ne pas le finir, afin de rendre plus complètement son sens symbolique. Dans le nord de la Chine, on sert en principe un plat de raviolis (jiǎozi 餃子 / 饺子 )car leur forme évoque celle des yuánbǎo (元寶 / 元宝 ), lingots anciens. Le dessert traditionnel est le niángāo ( 年糕 ), « gâteau de l'An » ; gāo, gâteau, est homophone de grandir, et en manger constitue un gage de croissance dans tous les domaines souhaités.

Des enveloppes rouges (étrennes) contenant de l’argent sont offertes. Traditionnellement, elles étaient distribuées par les aînés aux enfants et aux jeunes non mariés, et avaient surtout la valeur symbolique de porter chance durant toute la nouvelle année. Lors des distributions solennelles par les aînés, la personne qui va recevoir l’enveloppe leur adresse un vœu ou « parole auspicieuse » ( 吉祥話 jíxiáng huà) ; le plus courant est « félicitations, et faites fortune » (gōngxǐ fācái 恭喜發財 / 恭喜发财 ). Beaucoup d’enveloppes rouges contiennent une somme modeste, en nombre pair de billets, mais, il arrive que ce soit le moyen par lequel une personne professionnellement active remet à ses parents âgés ou à ses enfants toute une année d’argent de poche. Toutefois, dans une distribution massive des enveloppes rouges( par ex. les temples, les institutions publiques...etc), il contient souvent d’une pièce de monnaie rounde avec la valeur « 1 »( par ex. €1), pour symbolise « la répétition a recommencer par le début » ( 一元復始 yī yuán fù shǐ). Lors des visites à la famille et aux amis, dans les jours qui suivent, il est coutume d’offrir une enveloppe aux enfants des visiteurs ou des visités ; beaucoup ont donc soin de s’approvisionner en petites coupures neuves avant la période de la fête.

Les enfants étaient autorisés ce soir-là à faire éclater des pétards ou à faire brûler des feux de bengale, en attendant la chaîne de pétards que chaque foyer se devait d’allumer à l’arrivée du premier jour de l’année (minuit au XXIe siècle, mais autrefois on changeait de jour à 11 h du soir). Néanmoins, à cause des accidents de plus en plus fréquents dus à la concentration urbaine, beaucoup de pays ont interdit les pétards privés. Des modèles électriques lumineux et sonorisés sont proposés sous le nom de « pétards électriques » (diànbiānpào 電鞭炮 / 电鞭炮 ), avec un succès variable.

Une coutume ancienne veut qu’on aille se coucher le plus tard possible ce soir-là, car ce serait un gage de longévité ; cela s’appelle « monter la garde de l’année » (shǒusuì 守歲 / 守岁 ). Une télévision aide largement à remplir cet objectif, mais un jeu (mah-jong par exemple) est aussi souvent choisi, d’autant que, pour certains, il est bon de tenter sa chance pendant la nuit du Nouvel An. Dans certaines régions, les jeux d’argent habituellement interdits, étaient exceptionnellement autorisés pendant la fête de printemps.

Jour de fête

Le 1er du premier mois de lune, les Chinois se lèvent aux aurores. Ils s'habillent de vêtements de fête, adressent leurs salutations à leurs parents et donnent à leurs enfants un peu d'argent comme étrennes. Pour les gens du Nord, lors du premier repas du Nouvel An, on mange habituellement des jiaozi (raviolis), et pour les gens du Sud, des gâteaux de riz glutineux. Parce que jiaozi signifie par homonymie « adieu à l'année qui s'achève et accueil de l'année qui arrive » et sa forme ressemble au lingot d'or antique ; et que l'homonymie du chinois du « gâteau de riz glutineux » signifie « tout va mieux d'année en année ». Du 1er au 5 de ce mois, les parents, amis, camarades de classe et collègues se rendent visite les us aux autres pour présenter leurs vœux de bonne année et échanger des cadeaux.

Lancer des pétards est l'une des traditions représentatives de la fête du Printemps. Les éclats des pétards peuvent chasser les démons et on prie, au son des pétards, pour la paix et le bonheur. Il est bien regrettable que depuis quelques années, le lancement des pétards soit interdit complètement ou partiellement dans certaines villes à cause de l'insécurité et de la pollution causée par les bruits et la fumée. On est alors contraint d'écouter les éclats des pétards émis par des cassettes ou ceux des ballons artificiellement crevés. Certaines personnes suspendent dans le salon des imitations de pétards.

L'atmosphère chaleureuse de la fête règne non seulement dans toutes les familles, mais également dans les rues. On assiste à la danse des lions ou du dragon, flâne au marché des fleurs ou va à la foire. L'animation dure jusqu'à la fin de la fête du Printemps le 15 du 1er mois de lune. La Chine possède 56 ethnies, la date de la fête du Printemps chez les minorités ethniques est la même (ou proche) que chez les Han, mais les us et coutumes sont différents.

Jours suivants

  • Le deuxième jour est traditionnellement celui où les femmes mariées rendent visite à leur famille avec enfants et mari.

Dans certaines régions, les visites étaient déconseillées durant le troisième jour car elles étaient censées facilement donner lieu à des altercations (« bouche rouge » chìkǒu 赤口).

  • Le cinquième jour est en général celui où les commerces rouvrent. À Hong Kong c’est l’anniversaire du Dieu de la richesse. Des pétards sont allumés, et parfois des danses de lions commandées.
  • Le septième jour était pour certains celui où tout le monde changeait d’âge, les dates de naissances exactes étant autrefois tenues secrètes. D'autres, néanmoins, estiment que l’âge change le premier jour de la nouvelle année.
  • Le huitième ou neuvième jour — selon les régions — est l’anniversaire du dieu du Ciel (天公Tiāngōng ) assimilé à l’Empereur de jade. Une cérémonie se déroule chez soi ou au temple tard le soir, au début de la nouvelle journée.
  • Le quinze du premier mois est la dernière journée de la fête du printemps, marquée par la fête des lanternes.

Vœux de Nouvel An

Affiche de nouvel an 2020.jpg

Le vœu traditionnel, particulièrement dans le nord de la Chine, est « Bon passage de l’année » (trad. : 過年好 ; sim. : 过年好 ; pin. : guònián hǎo). Il est souvent remplacé par « Bonne année », utilisable également le premier janvier, début officiel de l'année (trad. : 新年快樂 ; sim. : 新年快乐 ; mandarin : Xīnnián kuàilè ; minnan : Sin-nî khòai-lo̍k ; cantonais : Sun nin fai lok ). Le « Félicitations, et faites fortune » mentionné plus haut peut être aussi utilisé, mais tend à être plus particulièrement lié aux distributions d’enveloppes rouges.

Références

  • La fête du printemps[[1]]
  • Les fêtes traditionnelles chinoises - Fête du printemps [[2]]
  • L'image "pétard chasse Nian"[[3]]
  • Wikipédia:Nouvel An chinois[[4]]