Le français en Haïti

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Introduction

Cette page a été écrite par Fatou SOW du groupe 2. La page Le français en Haïti décrit les particularités du français parlé en Haïti. Cette page a été créée le 13 Février 2022.

Géographie

La République d’Haïti compte environ 10 millions d'habitants pour une superficie de 27.400 km2. Le français est parlé par 10% des habitants et tous les habitants parlent créole. A ce titre, Le français et le créole sont les langues officielles de Haïti. La situation économique et politique compliquée a entraîné une forte migration des haïtiens vers l'Amérique du Nord. Cette tranche de la population appartient généralement à l'élite du pays, ce qui peut participer à affaiblir le pays. En outre, l'analphabétisme est un phénomène très présent dans ce pays.

Historique

Haïti a été découverte par Christophe Colomb en 1492. Elle est une partie des Îles Caraïbes, son ancien nom est Saint-Domingue. Haïti est la partie ouest de l’Île Hispaniola (partie française). L’autre partie espagnole est Santo Domingo qui deviendra la République Dominicaine. Les Îles Caraïbes ont surtout un système économique basé sur la plantation. Saint-Domingue produit du café (le moins importé) ainsi que la canne à sucre (principal produit). Le sucre était très important dans la société de l’Ancien Régime. La plantation est une unité première de production. Elle contient plusieurs espaces : des champs qui sont de vastes domaines et des espaces de transformation (fabrication du sucre sur place). La production du rhum se fait dans les habitations (espaces où vit la famille des propriétaires de la plantation) et les "cases à nègres" (espace d’habitation des esclaves qui travaillent dans les champs). En 1794 est aboli l’esclavage. L’Assemblée envoie plusieurs gouverneurs pour faire appliquer l’abolition. Parmi eux, il y a le révolutionnaire français Sonthonax qui s’appuie sur Toussaint Louverture et Louverture prend de l’autonomie. Il gère les affaires politiques. Cependant, en 1802, Napoléon Bonaparte rétablit l’esclavage. En Guadeloupe, il y a un soulèvement avec une armée de Noirs et de mulâtres mais ce soulèvement échoue. À Saint-Domingue, il y a une guerre entre l’armée de Napoléon et l’armée de Toussaint Louverture, les nouveaux généraux pour cette armée étant Dessalines, Pétion et Christophe. L’armée haïtienne est vainqueur. En 1804, les troupes de Napoléon se retirent et Saint-Domingue prend le nom d’Haïti (nom de l’époque précolombienne) quand elle devient indépendante.

Particularités linguistiques

Phonologie et Phonétique

On retrouve des traits phonétiques pour les voyelles :

  • L’opposition /e/ ~ /ɛ/ se maintient, en particulier pour distinguer les désinences du futur simple et du conditionnel
  • L’opposition /!/ ~ /"/ qui s’est neutralisée en Île-de-France se maintient en Haïti
  • Il n’y a pas d’opposition entre un [ɑ] postérieur et un [a] antérieur et entre un [o] fermé et un [ɔ] ouvert.
  • Le schwa (aussi appelé « e muet », « e caduc », etc.) ne tombe pas autant qu’en français (non-méridional) de France et a tendance à se maintenir en position intérieure ;

Il en est de même pour les consonnes :

  • On remarque une tendance à ne pas toujours articuler le /r/, en particulier lorsqu’il se trouve en position finale de syllabe (tambou pour tambour) ; lorsqu’il précède une voyelle postérieure, il peut passer à [w] : rouge prononcé [wuʒ], froid prononcé [fwa].
  • Le phonème /h/, disparu en français standard depuis deux ou trois siècles survit dans les créoles, et occasionnellement en français haïtien : honte [h$t], hâte [hat].

Grammaire

  • Ne… pas encore « ne plus » : J’ai déjà bu assez de cola, je n’en prends pas encore.
  • Si tant, si tellement avec le sens de "si", "tellement" (calques du créole).
  • Pas + personne, rien, aucun : j’ai pas vu personne

Lexique

Emprunts

  • Le mot meringue n. f. désigne une danse ; il s’agit d’un emprunt à l’espagnol merengue
  • Les termes suivants, qui relèvent de la religion vaudou, sont fort probablement d’origine africaine, même s’il est difficile d’identifier la langue d’origine : hounfor n. m. "temple vaudou", houngan n. m. "prêtre vaudou", hounsi n. f. "initié qui assiste le prêtre lors d’une cérémonie vaudou".
  • Quelques anglicismes, probablement hérités de la période d’occupation américaine (1915-1935) : shop n. "boutique, atelier", shopping center n. "centre commercial", supermarket n. "supermarché", overtime n. "temps supplémentaire", etc.

Des exemples d’évolutions sémantiques

  • bandit n. m. "enfant turbulent, vif ou entreprenant"
  • falaise n. f. "gouffre entre deux montagnes"
  • jardin n. m. "champ"
  • noir ne s’oppose pas souvent à blanc, comme terme de couleur de peau, mais plutôt à jaune, rouge ou mulâtre, qui désignent tous des tons de peau différents.

Références