Le français dans l'Océan Indien et dans le Pacifique

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Cette page a été créée le 06 Février 2022 par Asmae CHELAULAU du groupe 2 pour présenter le français dans l'Océan Indien et dans le Pacifique.


Géographie

Pour une superficie de 587 041 km2, le Madagascar, héberge plus de 25 millions d'habitants. Situé au nord-ouest de Madagascar, l’archipel des Comores regroupe quatre îles, dont l’une, la Mayotte qui a environ 270000 habitants pour une superficie de 374 km2 est encore aujourd’hui française car elle est devenue le 101ème département français suite à un référendum de 2009.

Un autre département français en outre-mer est la Réunion qui réunit 850000 habitants pour une superficie de 2510 km². A l'ouest de la Réunion, se trouve l'île Maurice qui possède une superficie de 2040 km² pour environ 1220000 habitants. Et pour finir, l'archipel des Seychelles, pour une superficie de 453 km² possède 100000 habitants.‍‍‌

En ce qui concerne les territoires où le français est parlé dans l'océan Pacifique nous avons les TOM. Tout d'abord, la Nouvelle-Calédonie présente une surface de 19058km² pour environ 270000 habitants. Wallis et Futuna, présente une superficie de 274km² pour 11000 habitants. La Polynésie, quant à elle présente une superficie de 4200km² pour 280000 habitants. Et pour finir, l'état indépendant de Vanuatu présente a peu près 300000 habitants pour 14763km².

Histoire

L'implantation française dans ces ex-colonies s'est produite pour différentes raisons. Tout d'abord, au Madagascar la présence française débuta au 17‌ème siècle mais le malgache en temps que langue de la très grande population autochtone a empêché l'apparition du créole. Le français n'est utilisé que dans les zones urbaines par une partie de la population plutôt élitiste. De plus, depuis quelques années suite à la situation politique et économique du pays les jeunes élites parlent un français régional "malgachisé".

La Réunion qui elle est un DOM, a été envahi par les français en 1638, ce qui a permis une créolisation du français. Selon Chaudeson, un spécialiste du créole réunionnais, la créolisation est né d'un apprentissage d'une simplification du français par les jeunes esclaves noirs qui vivaient isolé avec les blancs.

L'île Maurice est un état indépendant qui a été français de 1715 à 1810 puis devenu britannique par la suite, jusqu'à obtenir l'indépendance de 1968. On y parle un créole à base lexicale française et l'anglais est la langue officielle.

Les Français prirent possession de ces îles Seychelles en 1743, et commencèrent à les coloniser en 1770, mais elles devinrent britanniques en 1810, puis indépendantes en 1976. Donc les trois langues parlées sont le créole, l'anglais et le français (le français est parlé par 2% de la population).

La Nouvelle-Calédonie, qui était une ex-colonie pénitentiaire, acquiert le statut de collectivité en 1999. Ce même statut a été attribué aux îles Wallis et Futuna en 2003. Quant à la Polynésie, des marins anglais et français explorèrent les îles à la fin du XVIIIe siècle. Depuis, elle était sous le protectorat de la France et deviendra TOM en 1946.

Particularités linguistiques

Madagascar

Phonétique

  • Pas d’opposition entre /e/ et /ɛ/, /o/ et /ɔ/, /a/ et /ɑ/.
  • Le schwa ([ǝ]) peut être réalisé comme un [e].
  • Tendance à l’effacement de la distinction entre /s/ et /ʃ/ d’une part, /z/ et [phonème:: /ʒ/]] d’autre part.

Morphosyntaxe

  • Différences dans l’emploi des mots-outils.
  • redoublements : vieux-vieux « un peu vieux », pois-pois « petits pois »
  • Verbes intransitifs employés comme réflexifs.
  • Futur de l’indicatif employé au lieu du subjonctif.
  • Primauté du sens sur les règles formelles d’accord.
  • Non-respect des habituelles règles de concordance des temps.
Archaïsmes
  • carreau n. m. « terrain de culture »
  • chambre n. f. « toute pièce habitable d’une maison »
  • débarquer v. tr. « décharger, mettre un objet à terre (en parlant par ex. de bagages transportés dans le coffre d’une voiture) »
Emprunts
  • Les emprunts au malgache
  • Emprunts à d’autres langues
    • bohra est un mot d'origine indienne qui signifie <<Indien musulman chiite résidant à Madagascar>>.
    • camaron est un empreint au français de la Réunion qui signifie « grosse crevette d’eau douce ».
Néologismes
  • bord n. m. « littoral, plage ».
  • craser v. tr. « sécher (les cours, la classe) »
  • bogosité n. f. (plaisant, langue des jeunes) « beauté masculine »
  • bourrer v. intr. « se dépêcher »
  • boisson hygiénique loc. sust. f. « boisson sans alcool »
  • coton n. m. « (nom d’une race de chien) » (en raison de l’analogie entre l’aspect du coton sur la plante et le pelage blanc de de chien).
  • cabaret n. m. « soirée musicale ».

La Réunion

Phonétique

  • pas d’opposition entre /e/ et /ɛ/, /o/ et /ɔ/, /a/ et /ɑ/.
  • simplification des groupes consonantiques en fin de mot par la chute de la 2e consonne: battre [bat].
  • tendance à l’assibilation des dentales [t] et [d] devant les voyelles antérieures fermées [i], [y] et les semi-voyelles correspondantes.
  • le -t final étymologique de la graphie, le plus souvent non prononcé dans la norme métropolitaine, se maintient dans plusieurs mots, en particulier dans les noms propres.

Morphosyntaxe

  • substitution de l’auxiliaire avoir à l’auxiliaire être avec certains verbes
  • La double négation pas… rien et pas… personne: j’ai pas rien vu de neuf, il m’a pas rien dit, j’ai pas vu personne.
Emprunts:
  • Emprunts au créole:
    • vaniki « clochard, va-nu-pieds » (d’un mot créole signifiant littéralement va-nu-cul, formé par analogie avec va-nu-pieds
  • Emprunt au tamil:
    • cari« plat qui accompagne le riz, composé de viande ou de poisson, de légumes, d’oignons, d’ail, de tomates »
  • Emprunt au malgache:
    • moucate n. f. « personne méprisable » ; moucater « se moquer de (qn) » ;

moucatage « raillerie, moquerie »

  • Emprunt au portugais:
    • bringelle « aubergine », du portugais beringela.
Néologismes
  • grèver « faire la grève »
  • désauter v. tr. « sauter par-dessus, franchir (par ex., un mur) »
  • coupeur n. m. « ouvrier agricole chargé de la récolte de la canne à sucre »
  • vanilleraie n. f. « champ de culture de la vanille »
  • aller-tourner v. intr. « aller et venir »
  • argent vieillesse loc. subst. m. « pension de retraite »
  • zoreil n. et adj. « personne née en France métropolitaine »
  • gosier n. m. « gorge »
  • litre n. f. « bouteille »
  • herbes n. f. pl. « herbes médicinales »
  • marmite n. f. « (nom générique de n’importe quel) récipient culinaire couvert, muni de poignées, en fonte ou en aluminium, utilisé pour la cuisson des aliments »

Île Maurice

Archaïsmes

  • bougre n. m. « individu, type, personne »*
  • chambre n. f. « pièce quelconque d’un appartement (pas nécessairement une chambre à coucher) »
  • écolage n. m. « frais de scolarité mensuels payés par les parents à l’école de leurs enfants »

Emprunts

  • Emprunts au créole:
    • ti-dimounen. m. « personne qui est au bas de l’échelle sociale »
  • Emprunt au hindi:
    • Divalin. m./f. « fête de la lumière célébrée par les Hindous pour marquer le triomphe du bien sur le mal »
  • Emprunt au tamoul:
  • Emprunts à l’anglais
    • plasticinen. f. « pâte à modeler »
    • overtimen. m. « heures supplémentaires ; paiement obtenu pour des heures supplémentaires »
    • dépendre sur (qn, qch) v. tr. ind. « dépendre de (qn, qch) ». Calque de l’anglais to depend on (somebody, something).
    • engagé adj. « occupé (en parlant de la ligne téléphonique) »
  • Emprunt au portugais:
    • bringelle « aubergine », du portugais beringela.

Néologismes

  • dominon. m. sing. « jeu de dominos »
  • intercastes adj. « qui concerne les relations entre castes différentes »
  • interîles adj. « qui caractérise tout échange concernant les îles Mascareignes »
  • mauricianisationn. f. « action qui consiste à attribuer (à qch) les caractères spécifiques de l’île Maurice »
  • tombaliste n. m. « ouvrier spécialisé dans la taille et le polissage des blocs de pierre (ou de marbre) et dans la fabrication de pierres tombales »
  • pain corbillard loc. nom. m. « pain de mie non coupé ayant une forme allongée »
  • taxi-train n. m. « voiture utilisée par son propriétaire comme véhicule de transport

public, surtout aux heures de pointe, en réclamant à ses passagers le même tarif que le ticket d’autobus ».

  • piment n. m. « personne rusée et capricieuse, surtout lorsqu’on parle d’un enfant »


Références

Cours d'André Thibault

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